

Live! Boubacar Traoré & Vincent Bucher & Jeremie Diarra
En 2024, à 82 ans, son retour sur scène s’accompagne d’un album live, le premier en 60 ans de carrière. Dans le cas de Boubacar, un album live, ce n’est pas rien. Il met en scène son trio, son «mini grand orchestre» comme aime à le définir Vincent Bucher.
Un conseil: ne jamais rater un concert de Boubacar Traoré! Pourquoi? Parce que Boubacar est l’un des derniers représentants de ce blues du Sahel qui a fait chalouper le Mali des années 60 et ému l’Europe des années 2000. Boubacar est de ces musiciens qui avant d’incarner un style, une région du globe ou une culture est de ceux qui parlent une langue universelle avec un accent reconnaissable du premier coup d’oreille.
Live! Boubacar Traoré & Vincent Bucher & Jeremie Diarra
Les vicissitudes de la vie ont fait que la carrière de Boubacar Traoré a été une succession de montagnes russes: des moments de pleine lumière suivis de longues périodes de disparition. En 2024, à 82 ans, son retour sur scène s’accompagne d’un album live, le premier en 60 ans de carrière. Dans le cas de Boubacar, un album live, ce n’est pas rien. Il met en scène son trio, son «mini grand orchestre» comme aime à le définir Vincent Bucher.
L’harmoniciste français qui joue avec lui depuis vingt ans est un autodidacte du blues qui a joué aussi bien avec des musiciens malgaches (Regis Givazo, Tao Ravao) qu’américains (Matthew Skoller) maliens (Lobi Traoré, Abou Diarra) ou français (Charlélie Couture) et sillonné le monde avec son instrument de poche. Pour se mettre au diapason de chacun des nouveaux univers musicaux rencontrés, il s’immerge dans l’écoute de chaque instrument d’un ensemble et cherche à comprendre sa position, son rôle. Dans le cas des musiques maliennes, c’est le violon traditionnel qui l’a le plus inspiré. Évidemment, c’est en live, dans les dialogues improvisés que son jeu prend toute son ampleur.
Le troisième larron du trio c’est Jérémie Diarra à la calebasse. Un choix d’instrumentation loin d’être anodin tant les sons de cette demi-coque du calebassier retournée et frappée par des doigts ou les baguettes, cinglent de façon caractéristique. Léger, précis, ces touches incisives semblent parfois plus efficaces qu’un set de batterie complet: la magie des musiques dites «racines»…
Traditionnelles, bluesy ou funky, les compositions et la voix rocailleuse de Boubacar vous emportent dans un tourbillon vivant et connecté. Cette musique ancrée dans le passé et pourtant bien moderne cherche avant tout la proximité, le partage avec le public. Un combo intemporel avec style, une patte, une identité artistique immédiatement reconnaissable à écouter, réécouter et re-réécouter.